BurkinAction: Un Leader de l’Employabilité en Afrique
Les données disponibles aujourd'hui indiquent qu'il faut environ deux générations pour percevoir l'impact des investissements d'un pays dans le secteur de l'éducation. C'est un enjeu à long terme, mais dans un contexte où l'avenir dépend fortement de la capacité des futurs employés à transformer l'économie, il est crucial de récolter les fruits des efforts du développement socio-économique, vite.
Le Burkina Faso compte près de 20,5 millions d'âmes, dont près d'un tiers vivent en zone urbaine, avec des taux de croissance démographique plus élevés (près du double) que dans les zones rurales. Étant donné que 42 % de sa population a entre 20 et 64 ans (âge de la main-d'œuvre) et que 56 % de la population a moins de 20 ans, cela pose de graves préoccupations pour l'avenir, à moins que des mesures ne soient prises rapidement pour investir dans le développement du capital humain. Si les possibilités d'emploi rémunéré ne sont pas créées à un rythme suffisamment rapide pour répondre aux besoins de cette main-d'œuvre, cela pourrait entraîner de graves problèmes socio-économiques à l'avenir. Cela soulève la question de la préparation à l'employabilité, et donc, à BurkinAction.
C‘est quoi?
BurkinAction est une organisation à but non lucratif, apolitique et ouverte à tous créée en 2016. Solution concrète et fonctionnelle, elle a pour but de créer des synergies humaines et professionnelles au service des Jeunes Actifs Burkinabè au Burkina et à travers le monde et de toute personne ayant un intérêt pour le Burkina. En marge des évènements organisés à Paris, Ouaga, et Montréal, BurkinAction, c’est surtout une plateforme collaborative œuvrant dans l’employabilité et l’entrepreneuriat.
On parle d'employabilité, c'est un grand mot, mais en réalité, c'est quoi? Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), l'employabilité est « l'aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s'adapter au changement tout au long de la vie professionnelle ». Cela veut dire que ça concerne la capacité d'un pays à absorber les compétences disponibles sur le marché du travail. Nous savons qu'au Burkina Faso, la compétition est rude.
“ Le chômage urbain des jeunes s’accentue avec leur niveau d’instruction. En effet, plus du tiers des jeunes de niveau supérieur sont au chômage (34,5%), contre 17,2% chez les jeunes de niveau secondaire, 11,3% pour ceux de niveau primaire. Seulement 5,4% des jeunes non instruits sont au chômage. Ainsi, le chômage des jeunes est en partie lié à la faible employabilité des jeunes formés dans le système éducatif national.”
En effet, qui parle d’employabilité parle forcément de chômage. L'éducation formelle a ses limites, et ses promesses n'ont pas toujours été fructueuses, car les titulaires de diplômes universitaires représentent une part substantielle des chômeurs au Burkina Faso. Mais BurkinAction ne se limite pas aux frontières du bercail… non. Pour eux, c'est réducteur de se limiter à l'impact qu'ils ont sur le territoire national et ils ont raison de mesurer cela sur des jalons élastiques.
Mais avant d’entamer cette vision…
BurkinAction, C’est Qui?
D’après ses fondateurs, Burkinaction sert a toute personne qui croit au changement positif, au faire ensemble et désir faire partie de l’evolution du statu quo dans le marché de l’emploi.
“Le but ultime, c’est d’inspirer, et pas forcement le jeune burkinabe, mais toute personne qui croirait tres profondement au point ou il ait envie de se lancer et d’inspirer toute personne qui doute encore que le faire ensemble est possible.”
BurkinAction est né d’un desir de combler un vide. Un vide bel et bien réél car il s’est fait ressentir par ses cinq fondateurs, qui ne se connaissaient pas tous avant de decider de s’engager. D'après Isaac Gouene, il avait remarqué que ses amis se servaient souvent de lui comme référence, en tant qu'ainé, pour guider les jeunes frères qui venaient d'achever leurs études, vers des débouchés.
Burkinaction anime, on line et off line une communauté de plus de 10 000 adhérents (dont 7 000 au Burkina Faso) et compte plus d’une trentaine d’entreprises burkinabé partenaires.
Site ressource, conférences, ateliers thématiques, événements de networking, mentoring, programmes d’accompagnement professionnels, BurkinAction fédère les énergies, partage les expertises, marie les besoins et adapte les compétences.
BurkinAction est un think and do thank apolitique qui s’incarne à la fois dans la réflexion et l’action, guidé par des principes de partage, d’excellence et de développement durable.
En effet, il arrive souvent qu’après les études, la navigation du monde professionel peut sembler domptant. L’appui d’un mentor pourrait faire la différence et c’est là que Burkinaction intervient. C’est cette création de synergies entre les chercheurs d’emploi, les employeurs, les entrepreneurs, et les mentors.
En 2020, Burkinaction est allé plus loin avec le Ouaga Job Challenge, en partenariat avec le Tiers-Lieu Mahna. D’après la co-fondatrice, Edwige Ouédraogo:
“L’avantage d’être en 2020 c’est la digitalisation.
Lors du Ouaga Job challenge il y a eu un accompagnement de 50 personnes, prodigues par des consultants, qui ont également fait des chroniques sur les chaines de télévision pendant 2 mois, qui ont été regardés par des dizaines de milliers de burkinabés partout dans le burkina. Donc dire par exemple que le Ouaga job challenge a été juste impactant pour les jeunes de ouaga, c’est réducteur pour nous. BurkinAction utilise vraiment l’innovation pour porter leur idéal et en gros l’avantage d’être en 2020 c’est la technologie.”
OUAGA JOB CHALLENGE
350 candidatures, 50 candidatures retenues, 20 finalistes
30% de candidatures issues de la diaspora (Afrique, France, Chine, Etats-Unis)
30 entreprises partenaires
80% de taux de placement à l’issue du programme
Qui a participé?
Des jeunes entre: 18 et 30 ans, avec un niveau d’études BAC+2 minimum avec des profils de Finance, Comptabilité, Audit, Informatique, Communication, Marketing, Commerce, Droit et Ressources humaines. Les organisateurs ont sélectionné des individus disponibles, motivés, dynamiques et résidant au Burkina ou à l’étranger, en recherche d’emploi sur Ouagadougou.
Mais Qui Sont-Ils?
La particularité de cette association est que ses cinq fondateurs sont liés par une mission, bien qu’a coté ils aient tous leurs activites particulières.
Djellibah a le plaisir de vous présenter les cinq co-fondateurs de BURKINACTION.
Edwige Ouédraogo
Cette experte comptable certifiée est aussi une entrepreneur douée qui régale la ville de Ouagadougou avec son métissage culinaire et gastronomique à travers Yelkabée traiteur, un service traiteur hors pair et spécialisé dans les amuses-bouches innovateurs.
Roland Simporé
Le data scientist et le visionnaire du groupe, il ambitionne le changement à grands pas, mais avec réalisme. D'après lui, c'est en visant les étoiles qu'on atterrit sur la lune. Passionné de sport, d'arts martiaux, et de pédagogie, BurkinAction pour Roland représente ce à quoi il n'avait pas accès lorsque lui étudiait et rentrait dans le domaine professionnel. Il est très actif dans la vie associative.
Olivier Ouoba
“Djoari" comme l'appellent ses amis, est un financier de pointe avec une expérience solide en France, aux États-Unis et en Amérique. Il a récemment pris la décision de se consacrer entièrement à BurkinAction, en tant que son président. Si vous voulez en savoir plus sur Djoari, allez voir son Ted X Koulouba .
Isaac Gouene
Il vit en Angleterre mais son parcours est français, et ses racines sont au Burkina. Ce trader expérimenté a vite constaté que ses proche se fixaient toujours à lui pour orienter leurs carrières après les études, ce qui l'a motivé à combler ce besoin à travers BurkinAction.
Georges Damien
Le IT spécialiste du groupe est également le fondateur de FasoCompute, une plateforme qui offre des services de développement logiciel, de sites web et d'applications mobiles de très haut niveau, de l'audit et du conseil informatique, du support et de la maintenance informatique, des services informatiques divers. Il travaille en mode "remote" avec des clients localisées au Canada, aux USA, en France et en Côte d'Ivoire, à partir du Burkina Faso!
Lorsqu’on a posé la question à Georges de savoir ce qui avait été le plus difficile, il nous a répondu de la manière suivante:
“Commencez avec le pourquoi. Et on ne se pose plus de questions en fait, on sait pourquoi on fait ça. On ne se posait pas la question de savoir si ça va marcher ou pas, et on a toujours misé 100%, en faisant usage de nos propres moyens. On a pas de difficultés, on avance quoi, on passe à l’action, c’est tout.”
Burkinaction a fait parler d’eux sur RFI :
Nous terminons donc avec un dicton de Sénèque figurant sur la vitrine Web de Burkinaction. Que ça fasse réfléchir qui veut bien!
“« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »”
